Ce que la mort me rappelle sur la vie : surmonter un deuil

Femme mexicaine habillée pour célébrer les défunts le jour de la fête des morts. Deuil. Relation d'aide. Hypnose

Ces derniers mois, j’ai été amenée à approfondir mes réflexions sur le deuil, car j’ai assisté, à deux reprises, aux obsèques d’une personne « qui s’est endormie pour ne jamais se réveiller ». 

Deux cérémonies différentes et en même temps pleines de points communs, pour rendre hommage à deux individus morts, subitement, au moment qui aurait dû être le milieu de leur vie.

Si je vous raconte cela, ce n’est pas pour plomber l’ambiance, mais pour partager avec vous les réflexions que ces tristes moments m’ont amenés à faire. Et, j’espère, mettre un peu d’espoir et de gaieté dans nos vies.

La mort fait partie de la vie

D’abord, j’ai été frappée par un terme employé pour qualifier la mort lors de l’ouverture d’une de ces cérémonies. L’employée des pompes funèbres a dit que « la mort était injuste ».

Elle faisait sûrement référence à l’injustice et la colère ressenties lors de la disparition d’un homme, apparemment en pleine santé, à un moment où il s’apprêtait à devenir père.

Mais, selon mes propres croyances, je ne pense pas que la mort soit injuste. À mes yeux c’est même ce qu’il y a de plus impartial dans la vie : nous mourrons tous. Quelque soient nos qualités, nos défauts, nos actions, nos idées, notre âge, notre vécu. Absolument tout ce qui est vivant meurt un jour.

La mort fait partie de la vie, mais nous cherchons souvent à l’oublier dans notre société. On préfère ne pas trop en parler, ne pas trop y être exposé, on « préserve » les enfants. La mort devient quelque chose d’abstrait et nous voilà bien démunis pour y faire face lorsqu’elle emporte quelqu’un que l’on aime. D’ailleurs la question du deuil, surtout après des morts soudaines, revient souvent dans les accompagnements que je fais.

La mort peut nous rappeler de profiter de chaque instant.

Regrets et consolations

Une autre chose que j’ai remarquée est l’expression de regrets assez différents lors des deux cérémonies.

Dans l’une d’elles, les regrets étaient en lien avec tout ce qui n’avait pas été vécu avec ou par la personne décédée. Dans l’autre, c’était l’amour et la fierté ressentis par ses parents qui n’avaient pas été exprimés à l’homme disparu.

Dans un cas, on se consolait d’avoir pu dire et entendre dire « je t’aime » de la part de la défunte. Dans l’autre, la peine était un peu apaisée par le fait que le défunt semblait avoir pleinement profité de sa vie.

Ce qui permettait à ses proches de dire que cet homme avait jouit d’une belle vie, c’était qu’il avait saisi chaque occasion de se rapprocher de la nature dans laquelle il aimait pratiquer ses sports favoris. Qu’il avait ri et partagé de nombreux moments intimes avec sa famille et ses amis. Que même au travail il avait su créer des liens sincères. En somme, qu’il avait su vivre « comme s’il n’y avait pas de lendemain ». Mais le chagrin de son père, qui n’avait jamais dit à son fils « je suis fier de toi, de l’homme que tu es devenu », m’a brisé le cœur.

De l’autre côté, ce qui revenait le plus dans les témoignages, c’étaient les détails du quotidien. L’évocation des moments de tendresse et d’amour partagés. Comme cette femme qui se remémorait les tresses que lui faisait sa sœur, à qui elle rendait hommage, lorsqu’elles étaient enfants. Ces tresses avaient tendance à être de travers, mais cela n’avait pas d’importance, parce qu’elle aimait que ce soit sa sœur qui l’ait coiffée. Ou ce neveu qui exprimait à quel point il aimait être en compagnie de sa tante dont la simple présence suffisait à l’apaiser.

Ces sont souvent les moments simples et partagés qui font une vie heureuse et épanouie

La mort me rappelle que dans la vie, le bonheur est fait de petites choses plutôt que de grandes réussites

Pour moi, être heureuse c’est partager avec ceux que j’aime, apprendre, rencontrer de nouvelles personnes et découvrir de nouvelles choses. C’est lire, aller au cinéma, chanter à tue-tête. C’est profiter des arbres, de la mer, du soleil. C’est rire et pleurer en étant entourée.

Le deuil peut nous plonger dans une grande souffrance. Et il peut être parfaitement insupportable de voir que le monde continue de tourner alors que l’on voudrait que tout s’arrête.

Réussir à cheminer sereinement sans la personne que l’on aimait (et que l’on aime toujours finalement) prend du temps. Chacun à sa manière, chacun à son rythme, on apprend à avancer différemment.

Et cette différence de vision de la vie peut nous amener à prendre vraiment conscience que nous allons tous mourir. Peut-être demain. Et qu’il est donc temps, si ce n’est pas déjà fait, de vivre pleinement (ou au moins d’essayer)!

Il est tellement dommage d’attendre d’être à des obsèques pour dire aux gens que vous aimez que vous les aimez. Si vous êtes fiers de vos enfants, dites-le franchement ! Ne comptez pas sur les sous-entendus, sur les « oh, il le sait bien que je l’aime. Elle le sait bien que je suis fier ! ». Dites-le haut et fort, car ce sera un cadeau pour la personne à qui vous le dites et un cadeau pour vous aussi.

Accepter que la mort fait partie de la vie pour mieux en profiter.

Alors qu’allez-vous faire aujourd’hui pour vous sentir vivant malgré le quotidien, malgré les contraintes ou les contrariétés ?

  • Allez-vous offrir un sourire à un(e) inconnu(e) qui passe ? 
  • Allez-vous vous arrêter un moment pour profiter du lever du jour ? 
  • Sentir l’air sur votre peau alors que vous êtes à vélo ? 
  • Rire avec quelqu’un ? 
  • Ou dire ce que vous ressentez de beau, de doux et de tendre à une personne que vous aimez ?

De mon côté, je vais revoir “4 mariages et 1 enterrement” histoire de rire un peu 🙂

Car c’est être poète que regarder la vie et la mort en face, et réveiller les étoiles dans le néant des cœurs.

Christian Bobin
Portrait de Sylvie Rauwel en noir et blanc - Coaching personnel - Coaching professionnel - Hypnose
Sylvie RAUWEL

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1 Comment

  1. […] Prenez le temps d’échanger avec ceux que vous aimez (à ce propos vous pouvez lire mon article « Ce que la mort me rappelle sur la vie »).  […]

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