Beaucoup de personnes viennent me voir parce qu’elles sont inquiètes, voire anxieuses, et qu’elles veulent pouvoir retrouver plus de sérénité dans leur vie.
Je leur propose alors un accompagnement qui associe coaching et hypnose, en insistant sur l’importance d’allier corps et esprit sur ce chemin vers leur mieux être. Car dans le cercle vicieux des inquiétudes, les pensées influencent le corps et vice versa.
C’est en prenant soin de leur corps et de leur esprit (qui sont en fait indissociables), que mes clients opèrent les changements les plus heureux pour eux.
Dans cet article, je vais vous proposer des outils qui peuvent vous aider à mieux vivre et mieux gérer vos inquiétudes.
Vous en connaissez probablement déjà certains. Ce qui peut faire toute la différence pour vous, aujourd’hui, c’est de vous mettre en action, de les appliquer vraiment, et de ressentir ce que cela change en vous.
Armez-vous donc d’un stylo et d’un carnet, et en route pour faire face à vos inquiétudes !
Inquiétude et anxiété : émotions du futur
Revenons d’abord sur ce que sont l’inquiétude, l’anxiété et le stress, afin de bien les différencier et de comprendre de quoi nous parlons ici. Car, si leurs symptômes se ressemblent, leurs causes et leurs conséquences sont différentes.
D’après le CNRTL, l’inquiétude est un état pénible déterminé par l’attente d’un événement, d’une souffrance que l’on craint, par l’incertitude où l’on est.
L’incertitude est donc liée à l’idée que l’on va devoir faire face à un événement futur, à la façon dont on imagine cet événement et ses conséquences incertaines. Quand l’inquiétude s’amplifie ou perdure, on parle d’anxiété.
L’anxiété, c’est l’anticipation d’une menace future. Elle se manifeste par ces pensées négatives et craintives qui traversent notre esprit à propos d’un futur événement au résultat incertain ou aux conséquences potentiellement désagréables. Lorsque je dois présenter mon travail à un public de plusieurs personnes et que j’imagine que je ne vais pas en être capable par exemple. C’est donc, comme l’inquiétude, une émotion liée à ce qui n’est pas arrivé, une émotion du futur et du « peut-être ».
C’est là, la grande différence d’avec le stress. Le stress lui, se vit au présent en tant que réponse physiologique à un état de perturbation, à un danger, à une sollicitation extérieure, à un événement réel et présent. C’est un mécanisme d’adaptation à un changement.
Stress et anxiété peuvent être utiles. Le stress nous permet de réagir face à une attaque d’ours et l’anxiété périodique me motive à préparer mon intervention orale (notez que les risques de ces exemples sont à peu près équivalents 😅 ). Le stress permet de réagir face à un danger et l’anxiété de prendre des précautions pour appréhender une situation potentiellement à risque.
Mais parfois, la machine s’emballe et notre anxiété devient trop envahissante. Les inquiétudes sont irréalistes et exagérées. Les pensées tournent en boucle et les symptômes s’amplifient (douleurs, problèmes digestifs, sudation, palpitations, problèmes de sommeil ou de concentration, etc.). L’anxiété devient alors générale, constante et perturbe le bon fonctionnement du quotidien. On parle alors de troubles anxieux. Dans ce cas-là, je vous recommande fortement de vous faire accompagner par un professionnel de santé (parlez-en à votre médecin généraliste par exemple).
Revenons aux inquiétudes. Dans un premier temps, il est important de faire le point : vos inquiétudes sont-elles fondées et nécessaires pour vous mettre en action, ou, au contraire, sont-elles excessives et bloquantes ?
Noter ses inquiétudes
Pour cela, il est vraiment utile et efficace de passer par l’écrit : notez ce qui vous passe par la tête, ce qui vous inquiète.
Dans un premier temps, cela permet de calmer le flot des pensées et de les faire « sortir » de la tête, de commencer à prendre de la distance avec vos inquiétudes.
Le second intérêt est que cela vous permet de rationaliser ce qui ne l’était plus vraiment :
- Quelle est la probabilité pour que le scénario catastrophe que vous vous étiez imaginé se produise ?
- Quelles actions pouvez-vous mettre en place pour que les choses se passent au mieux ?
- Quelles sont vos ressources internes et externes ?
- Comment pourriez-vous vous préparer pour faire face aux incertitudes ?
Ainsi, vous vous concentrez sur votre plan d’action plutôt que sur votre objectif et la peur de ne pas l’atteindre.
En préparant mon intervention orale, je me concentre sur le contenu et la forme de ce que je souhaite partager, ainsi je ne pense plus aux éventuels lancers de tomates pourries que je pourrais recevoir.
Reformuler positivement
Ensuite, je vous invite à être attentif à la façon dont vos inquiétudes s’expriment dans vos mots, à l’intérieur de votre tête. Et pour chaque phrase qui fait émerger une sensation désagréable, trouvez une affirmation qui génère quelque chose de plus agréable en vous.
Par exemple, lorsque je me dis « Lors de mon intervention, ils vont sans doute me trouver inintéressante » et que mon inquiétude commence à se manifester par un bon mal de ventre, il y a une petite alarme qui sonne dans ma tête. Alors je cherche ce qui peut contrer cette inquiétude et je me dis « Je viens proposer des méthodes concrètes, qui ont fait leurs preuves, cela sera sûrement intéressant pour au moins une personne » … Et je sens déjà que mon ventre se détend !
De la même façon, lorsque vous travaillez sur votre plan d’action, sur les options, qui peuvent vous aider à diminuer vos inquiétudes, soyez attentifs aux « oui, mais… » que vous pourriez formuler et remplacez-les systématiquement par des « même si… ».
Je transforme ainsi un « Je me suis préparée à cette présentation orale, mais je ne suis vraiment pas à l’aise pour m’exprimer devant plusieurs personnes » en « Même si je ne suis pas à l’aise pour m’exprimer devant plusieurs personnes, je me suis préparée à cette présentation », ce qui me permet de relativiser et même d’avoir envie de continuer ma phrase par « et ça va sûrement bien se passer » !
Être indulgent avec soi
Cela n’a peut-être l’air de rien comme ça, mais la façon dont nous nous parlons est essentielle. Lorsque notre discours intérieur nous amène à nous dévaloriser, nous sommes plus enclins à l’anxiété.
En effet, si l’on se convainc que l’on ne vaut rien ou pas grand-chose, il est facile de penser que l’on ne sera pas capable de faire face aux aléas de la vie et la moindre incertitude pourra déclencher de l’inquiétude voire de l’anxiété.
Notre cerveau est fait de telle manière qu’il ne fait pas vraiment la différence entre ce que nous nous racontons à notre sujet et la réalité. À force de se répéter « mais quel(le) imbécile je suis », par exemple, on finit par le croire vraiment et, finalement, à agir comme un(e) imbécile !
Apprenez donc à vous parler avec indulgence, comme vous le feriez avec un être cher. Osez regarder les attentes que vous avez vis-à-vis de vous-mêmes : ne sont-elles pas un peu surdimensionnées ? Et est-ce que vous pensez à vous féliciter de vos réussites ?
Il ne s’agit pas d’essayer de devenir narcissique (quoique si vous y arrivez d’un claquement de doigts, tant mieux pour vous !), ni d’être artificiellement fier de soi, mais d’être plus juste avec soi et de (re)construire son estime de soi. Ainsi, non seulement vous vous sentirez plus rassuré face aux incertitudes de la vie, mais vous vous fixerez des objectifs plus « écologiques », c’est-à-dire plus respectueux de la personne que vous êtes.
Vous créez ainsi un cercle vertueux : plus rassuré, en ayant déterminé des objectifs bons pour vous, vous allez plus facilement passer à l’action et ainsi renforcer votre estime de vous… et vous sentir plus rassuré encore, etc.
Prendre soin de soi
Et pour respecter qui on est, il est important de prendre le temps de l’introspection, d’essayer de comprendre qui on est vraiment.
La première question que vous pouvez vous poser, c’est : suis-je honnête avec moi-même et avec les autres ? Suis-je intègre ?
Vous pourrez alors réfléchir à vos réels besoins et aux valeurs qui vous sont les plus chères et qui vous définissent. Ainsi, vous saurez comment prendre réellement soin de vous, en répondant au mieux à vos besoins et en agissant selon vos valeurs.
Il ne s’agit pas de répondre au dictat de la personne parfaite qui a une hygiène de vie impeccable en plus de ne jamais se contredire.
En revanche connaître et respecter vos besoins fondamentaux peut vraiment vous aider à réduire votre anxiété : un sommeil réparateur, la réduction des substances excitantes, une alimentation équilibrée, une activité physique adaptée sont, on le sait, indispensables pour que le corps et le cerveau conservent ou rétablissent l’équilibre hormonal nécessaire à la sensation de sérénité et de bien-être.
De même, oser vous montrer tel que vous êtes, dans le respect des valeurs qui vous sont chères, tout en respectant l’autre (assertivité), vous permet de vous épanouir, de vous sentir plus confiant(e), et donc moins inquiet(e) !
En coaching de vie, on travaille sur ce que Thomas J. Leonard a appelé les 7 Piliers de Vie. Il s’agit de renforcer nos fondations avant de construire davantage.
Pour cela, en plus d’explorer votre intégrité, vos besoins et vos valeurs, vous apprenez à poser vos limites, à vérifier votre réseau relationnel, à expérimenter le positivisme et à rendre votre présent « parfait ». Ainsi, vous retrouvez de la motivation pour amorcer les changements que vous voulez pour vous.
Revenir au présent
Quand on parle de « rendre le présent parfait » il s’agit en fait de s’intéresser à ce que nous avons, plutôt qu’à ce qui nous manque.
Lorsque des circonstances vous inquiètent ou vous contrarient, soit vous avez le pouvoir d’y changer quelque chose – dans ce cas il est temps de passer à l’action – soit vous ne l’avez pas. Et dans ce deuxième cas, à quoi bon dépenser une énergie précieuse à être triste, en colère ou inquiet ?
Il ne s’agit pas d’être fataliste, mais de regarder les choses sous un autre angle. Nous l’avons vu, l’inquiétude est une émotion du futur. Revenir au moment présent peut donc s’avérer très utile pour retrouver de la sérénité.
Lâcher prise
Il s’agit en fait de lâcher prise.
Dans son livre « la puissance de la joie », Frédéric Lenoir reprend une anecdote qui aurait été écrite Tchouang Tseu (sage Taoïste ; 300 Avt JC) et qui illustre bien ce qu’est le « lâcher prise » dont on parle si souvent.
Cette histoire raconte que le sage, ayant vu un homme se jeter dans les eaux tumultueuses d’un fleuve, s’inquiétait pour ce « plongeur ». Lorsque ce dernier est ressorti du fleuve, un long moment après y être entré, Tchouang tseu lui aurait demandé comment il avait fait pour ne pas se noyer dans ces eaux dangereuses. Alors l’homme, étonné de l’inquiétude du sage, aurait répondu qu’il n’avait fait que se laisser porter par le courant, en s’orientant avec fluidité.
De la même façon, les maîtres-nageurs du sud-ouest, expliquent que lorsque l’on est emporté par une baïne, un courant sous-marin particulièrement fort, il est vain d’essayer de lutter. Pour ne pas se noyer, le mieux est de faire la planche et de se laisser porter loin de la côte, jusqu’à ce que le courant nous y ramène. Certes, on ne se retrouve pas à son point de départ, mais en lâchant prise, on a une chance de rester en vie !
Frédéric Lenoir résume l’anecdote de Tchouang Tseu ainsi :
« Laissons-nous emporter et attendons le moment opportun pour entreprendre l’action qui nous permettra d’atteindre notre but. Attendons, en quelque sorte, que le courant nous redevienne favorable. »
La Puissance de la joie, Frédéric Lenoir, Fayard (octobre 2015), Le Livre de Poche (août 2017).
Alors, il est peut-être temps d’accepter les émotions qui vous traversent, de vivre au présent et de voir où tout cela vous conduira. C’est souvent plus productif que se battre contre le courant.
Pour vous y aider, il existe de nombreuses méthodes : la médiation, la sophrologie, l’hypno-relaxation, la relaxation progressive de Jacobson, la cohérence cardiaque (3 fois par jour, 6 respirations par minute, pendant 5 minutes), rire, bailler et s’étirer … Et vous serez sans doute agréablement surpris de constater que vous avez un réservoir de ressources incroyables, inexploitées jusqu’ici.
Alors prenez le temps de prendre soin de vous. Testez puis pratiquez régulièrement une méthode de relaxation qui vous convient. On dit qu’il faut 21 jours pour créer une habitude. Une fois installée, cette pratique vous permettra de vous sentir plus serein(e) au quotidien.
À vous de jouer !
Que vous le vouliez ou non, les incertitudes font partie intégrante de la vie. L’inquiétude qui découle de ces incertitudes peut finalement vous être utile si vous apprenez à mieux la vivre. En effet, vous pourrez rebondir et vous adapter plus finement aux situations qui vous sortent de votre zone de confort.
Pour cela, il est nécessaire d’apprendre à vous connaître davantage pour mieux ressentir et comprendre nos émotions. En comprenant vos processus, vous repérerez ce qui vous inquiète et vous serez plus à même de vous apaiser.
Alors passez à l’action !
- Notez vos inquiétudes.
- Concentrez-vous sur les étapes de votre chemin plutôt que sur l’objectif final.
- Remplacez les « oui, mais » par des « même, si ».
- Soyez bienveillant avec vous-même comme vous l’êtes avec ceux que vous aimez.
- Prenez le temps de prendre soin de vous.
- Et lâchez prise quand vous ne pouvez pas changer le sens du courant !
Référence
La Puissance de la joie, Frédéric Lenoir, Fayard (octobre 2015), Le Livre de Poche (août 2017).